Lardux Films
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2017 , série , animation

Un projet de série de 40 x 4 minutes

un film de Julien VRAY , Guillaume GRAVIER

avec le soutien du CNC - FAI : aide à l’écriture, CNC - COSIP : aide au pilote, de la Procirep et de l’Angoa, de la Région Occitanie

LE FILM

La Survie de l’Espèce est initialement une bande dessinée publiée par Futuropolis / Arte Editions de Paul Jorion et Grégory Maklès fin 2012. Succès immédiat, la sortie a bénéficié rapidement d’une large couverture médiatique et surtout d’un réel enthousiasme des lecteurs qui en a assuré la viralité.
L’album a depuis été publié en Allemagne par Egmont, avec une réception similaire.

Quand nous avons lu La Survie de l’Espèce, cet ouvrage nous a tout de suite enthousiasmés, tant par les sujets qu’il traite que par l’humour absurde et accessible qu’il propose, et nous avons commencé à réfléchir à l’adapter en série.
Nous avions déjà en tête le couple de réalisateurs à qui nous voulions confier cette tâche ambitieuse. Julien Vray qui est un ancien de la Fémis, et qui pour son film de fin d’étude a réalisé le très remarqué court métrage d’animation en Stop-Motion, FBI Zoo - 2006 ; qui s’est associé à Guillaume Gravier, un touche à tout de génie dans le monde de l’animation. Ensemble ils ont créé The Thing Alive, qui a à son actif un clip réalisé en 2016 pour Wax Tailor en Stop-Motion, plusieurs publicités pour Adidas, des travaux pour des magazines comme Pif, l’envers du gadget.

Nous nous sommes tous rencontrés pour la première fois en novembre 2016 et depuis nous planchons ensemble sur l’adaptation de la BD. En quelques mois les scénarii et la structure narrative ont déjà évolué plusieurs fois.

Avec le recul, à l’habituelle question « que faire pour les générations futures ? » la réponse aurait dû être : « faire en sorte qu’elles existent ! ». Mais voilà, on ne l’a pas réalisé à temps et s’il n’est pas clair de ce qui, de la disparition des abeilles, du terrorisme bactériologique, du réchauffement climatique ou de la bonne vieille apocalypse thermonucléaire a eu raison de de l’espèce, il est au moins établi que d’espèce, il n’y en a plus. Qu’importe, de toutes façons les erreurs sont avant tout systémiques, s’acharner à croire que des petits sacrifices au quotidien (manger des algues) ou sociétaux (augmenter l’âge de la retraite) vont résoudre les gros problèmes par magie est une vieille antienne qui ne nous aura au final pas plus réussi qu’aux Incas, leurs vierges sacrifiées pour que les dieux les pardonnent. De quoi ? De tout.
Mais nous n’avons pas entièrement échoué : les robots que nous avons créés nous ont survécu, et ont prospéré sans nous. Deux d’entre eux, un faux chien et un faux enfant, ont même créé un musée qui nous est dédié sur ce qui est maintenant un Paris Plage réellement au bord de la mer, à deux pas d’un bout de la tour Eiffel qui émerge encore du sable. C’est dans celle-ci que la tête parlante du Dr De Wilde, maintenue en vie par une technologie expérimentale de la dernière heure du genre humain, a attendu avec patience que nos successeurs le retrouve. N’ayant réussi à avertir les humains à temps de leurs erreurs, De Wilde rêve encore d’aider les nouveaux rois de la Terre, pour qu’ils ne suivent pas le même chemin.
Julien Vray
Dans le musée, De Wilde est entouré de tout ce que le robot chien (Robocanem) a pu retrouver au cours de ses fouilles. Des personnages “lego”, un jeu de monopoly, une photo d’un général oublié... alors quand il raconte qui nous étions, il fait s’animer ces jouets et personnages pour le plaisir des robots. L’humain ordinaire, devenu un genre de petit bonhomme lego, salarié, raisonnable, anxieux, se rend bien compte, dans les fables de De Wilde, qu’il n’a pas les mains sur les leviers. Militer, voter, s’activer dans des associations ne change rien de perceptible à l’oeil nu dans le monde qu’il contemple. En fait, il ne sait pas quels sont les leviers. Et il n’est pas le seul, même au sommet de la société, tout ce qui se pare des atours de « décideurs » ne semble pas décider grand chose.

Qu’est-ce que l’argent, qu’est-ce que le surplus, qui le contrôle, selon quelle logique, qui sont les gagnants et les perdants du progrès technique, où mène une culture excessivement basée sur l’enrichissement, quels sont au juste les excès de la finance qui nous menacent, quels sont les impacts de cette mécanique générale sur l’environnement, l’information des citoyens, le processus électoral, la guerre.

De Wilde explique tout ça aux robots avec la patience d’un père à l’égard de jeunes enfants particulièrement turbulents. C’est que ces robots ne sont pas comme nous. Et pour cause : ils ont vécu et prospéré selon une logique bien à eux. Mais pourtant... s’ils ont créé ce musée, ça doit bien les intéresser un peu, non, ces histoires d’humains ?